Vigne
La superficie du domaine est de 7,5 hectares d'un seul tenant avec une exposition sud-est, sud-ouest, la densité de plantation est de 7000 pieds à l'hectare. Les principaux cépages que nous trouvons sur toute l'appellation sont le Sémillon, le Sauvignon et la Muscadelle.
Le Sémillon peut occuper jusqu'aux trois-quarts de la superficie du vignoble. D'une bonne productivité il donne au vin de la rondeur, de la souplesse, de la limpidité, ainsi qu'une couleur dorée. Il est indéniablement le "roi blanc" des grands crus du Sauternais, car il développe extrêmement bien ses vertus à cette région. De plus, il est plutôt réfractaire aux gelées tardives de printemps. A maturité ses belles grappes cylindriques d'un blanc délicatement doré offrent la pellicule épaisse de leur baie au Botrytis, qui donnera la "pourriture noble". Il donne ainsi au vin des notes d'abricot, d'orange ou de fumé qui seraient le présage d'un excellent vin. Le Sauvignon, dont les grains sont ovoïdes et jaunes or, apporte une note d'énergie et de vigueur, un bouquet particulier. Les pulpes fondantes, suaves et légèrement "muscatées" sont de bon augure pour les vins à naître. Il donne un vin très fin, corsé, très aromatisé de par ses composés terpéniques, et d'une belle couleur. Il permet d'obtenir des moûts de degré élevé lorsqu'il est atteint par la pourriture noble ; cependant, il est peu productif. La Muscadelle , aux grandes grappes pyramidales, sont des baies blanches et mouchetées qui attirent la pourriture noble et donnent ce jus très doux, légèrement musqué et "muscaté", digne de participer à l'alchimie des grands liquoreux.
Elle donne un vin très parfumé mais en raison des difficultés culturales qu'elle présente, c'est-à-dire une grande sensibilité à la pourriture, elle est peu exploitée (entre 2 et 5 %).
Notre vignoble a un âge moyen supérieur à 40 ans et se compose de : 85 % de sémillon 10% de sauvignon 5% de muscadelle.
La taille à côt de la vigne s'effectue entre le mois de décembre et le mois de mars. Le mois d'avril fait apparaître les premiers bourgeons. Puis plantations de nouveaux ceps de vigne entre le mois de mai et de juin.
L'épamprage et le levage de la vigne se font en suivant pour pouvoir écimer tous les rangs ensemble, donc tout ce travail se fait à la main. Puis la vigne est écimée.
Fin juillet début de l'effeuillage qui consiste à enlever les feuilles de vignes devant les grappes de raisins, pour permettre à celles-ci de voir le soleil et de recevoir début septembre le fameux brouillard d'automne, qui apporte la pourriture sur les grains.
Vers la troisième semaine de septembre, débutent les vendanges. Le ramassage du raisin se fait à la main, et seulement les grains confits sont mis dans le panier. Il est indispensable de passer plusieurs fois dans toute la propriété pour ramasser toute la récolte, (entre quatre et cinq passages), sur une période d'un mois voire un mois et demi en fonction du temps
Climat
La région de Sauternes bénéficie d'un microclimat avec des hivers peu rigoureux, le printemps parfois humide et tiède favorise le débourrement et accélère les méfaits des gelées tardives. L'été souvent très chaud assure la maturité progressive du raisin. L'automne est la saison déterminante dans la région, il nous faut de l'humidité, le fameux brouillard s'installe dès le début de septembre, suivi par un soleil radieux et chaud.
Le Ciron affluent de la Garonne, né dans les Landes est couvert d'une voûte de feuillage tout au long de son cours, aussi ses eaux plus froides que celles de la Garonne engendrent un microclimat caractéristique dans la région. Ce qui nous donne en automne des brumes matinales qui précèdent un soleil chaud à partir de midi jusqu'au soir. Ces brouillards favorisent la prolifération d'un minuscule champignon, "Le Botrytis cineréa" nom savant, cachant la célèbre pourriture noble qui fait toute l'originalité du vin de Sauternes.
Sol
L'appellation Sauternes regroupe cinq communes, ( Barsac, Preignac, Fargues, Bommes et Sauternes) toutes situées sur la rive gauche de la Garonne, à quarante kilomètres de Bordeaux, sur un plateau incliné vers l'Est qui a pour substrat des calcaires à huîtres, des marnes ou des sables argileux, tous d'âge tertiaire. A l'époque des grandes glaciations quaternaires, ce substrat a été recouvert par d'énormes nappes de graves apportées par la Garonne, ou plutôt les Garonnes, puisque le fleuve a successivement occupé plusieurs lits, d'Ouest en Est.
Des données scientifiques autorisent à penser que la Garonne se décomposait en chenaux plus ou moins parallèles, souvent dotés de méandres, d'où la constitution de gigantesques terrasses fluviales sur les berges rectilignes et de dépôts sur les rives concaves ou au fond des eaux.
A la faveur d'un réchauffement du climat, les glaciers fondaient, le niveau de l'océan s'élevait, les courants devenaient lents et les alluvions se déposaient. Avec une nouvelle phase glaciaire, le niveau de l'océan s'abaissait, les courants devenaient plus rapides et creusaient à nouveau leur lit dans les dépôts précédents. Ainsi s'explique l'étagement des terrasses et leur complexité géologique. Les plus hautes et les plus anciennes sont à l'Ouest, les plus basses à l'Est.
Empilées sur plusieurs mètres, les graves sauternaises correspondent aux moraines arrachées aux Pyrénées et au Massif Central par la Garonne et ses affluents. Ces graves sont des cailloux ovoïdes de dimensions variables de un à plusieurs centimètres, mêlés à une matrice calcaire ou argileuse, le plus souvent sableuse.
On reconnaît les quartz blancs ou roses, les lydiennes noires et les grés verdâtres issus de la montagne pyrénéenne, les poudingues de l'Albigeois et même les basaltes et les bombes volcaniques de la Montagne Noire.
L'érosion a transformé ces graves en croupes minérales de faible relief, entre quinze et soixante mètres d'altitude, qui typent le paysage. Bien drainées par le Ciron elles donnent des sols à teinte blanche dominante qui captent parfaitement le rayonnement solaire. Les risques de gel diminuent grâce à la restitution nocturne de la chaleur accumulée.
Les racines des ceps traversent ces sols pour quêter l'eau et les sels nutritifs en profondeur, parfois à plus de dix mètres, au contact des premières couches poreuses ou imperméables. Elles trouvent là un milieu stable qui échappe aux excès de pluie, à la sécheresse d'un été parfois torride et même aux variations de fumure.
Botrytis
La région de Sauternes bénéficie d'un microclimat caractéristique, hivers mouillés, mais cléments, printemps humides et tièdes qui favorisent le débourrage mais accentuent les méfaits des gelées tardives, les étés modérément chauds qui nous assurent une maturité très progressive, particulièrement propice aux vins blancs puisqu'elle évite les excès de sucre et les déficits d'acidité. Puis l'automne s'installe avec ses brumes matinales suivies d'un beau soleil chaud. C'est la saison magique où se révèle le microclimat du Sauternais, qui fait ou défait les millésimes.
Ces brumes de septembre puis le soleil favorisent la prolifération du champignon microscopique, le Botrytis cineréa. Celui-ci s'attaque aux pellicules qu'il troue littéralement, et laisse la pulpe qui reste indemne. Tel est le phénomène de la pourriture noble, cette aberrante fructification cryptogamique qui provoque l'évaporation de l'eau des baies et une concentration extraordinaire des moûts. Les grains, d'abord tachés de brun, brunissent complètement jusqu'à devenir "pourris pleins" puis flétrissent, prennent un aspect fripé et sont dits "rôtis" ou "pourris nobles". Le moment est venu de les cueillir.
Ce phénomène, appelé "pourriture noble", a le pouvoir d'augmenter la teneur en sucre des grains de raisins et de les enrichir en arômes caractéristiques, ceci est la condition sine qua non de ce raisin confit.
Par contre ce micro-organisme peut avoir des conséquences néfastes, notamment pour les vins rouges.
Liquoreux
Les prestigieux vins liquoreux du Sauternais naissent à 40 Km en amont de Bordeaux, entre la rive gauche de la Garonne et l'immense forêt des Landes. Ce terroir parcimonieux d'environ 2200 hectares correspond aux communes de Sauternes, Barsac, Bommes, Preignac et Fargues. Elles bénéficient toutes de l'appellation Sauternes mais, à Barsac, les producteurs ont le choix entre cette AOC et sa sœur jumelle, l'AOC Barsac, fondées sur les mêmes règles de production.
On pourrait voler leur nom mais pas leur nature, à ces vins de quintessence, issus de rendements incroyablement bas, jaloux de leur identité même s'il faut payer d'un lourd tribut au microclimat capricieux qui apporte la fameuse pourriture noble.
Les 26 grands crus de Sauternes et Barsac, classés en 1855, lors de l'exposition universelle de Paris, sont les meilleurs garants de l'excellence sauternaise. Depuis 140 ans, leurs propriétaires successifs, conscients de leurs responsabilités, ont su engendrer ces élixirs à hauts risques, d'origine légendaire, qu'on aime déguster pour eux-mêmes ou faire participer à des accordailles gourmandes parfois surprenantes. Il est toujours fascinant de partir à la rencontre des vins de grands crus, uns par les lois communes de leur élaboration, multiples par le destin géologique et les choix viticoles ou œnologiques de leurs concepteurs. Ils vous attendent, en leur pays de graves ou de terres rouges, de routes énigmatiques et de châteaux classiques où peut-être, par un beau jour cuivré d'arrière-saison, vous aurez envie de leur rendre visite.
APPELLATION D'ORIGINE CONTÔLEE SAUTERNES
Date de l'A.O.C. ………...30 septembre 1936
Nature du vin …………..blanc liquoreux
Cépages………………..sémillon, sauvignon, muscadelle
Terroir………………….communes de Sauternes, Barsac, Preignac, Fargues, Bommes
Surface de production…..1550 ha
Rendement autorisé……..25 hL/ha
Vendange……………….récolte par tries de raisins "pourris nobles"
Moûts…………………..au moins 221 g de sucre naturel par litre
Vin……………………..degré alcoolique minimum de 13 ° d'alcool total, dont 12,5 ° d'alcool acquis
Production………………33000 hL par an
Déguster
Vous pouvez déguster du CHÂTEAU LAMOTHE-DESPUJOLS au village de Sauternes à la Cave des Lauréats, 19 rue Principale 33210 SAUTERNES. Cette charmante cave est ouverte tous les jours de la semaine de 10h à 19h.
Chaque millésime est dégusté par des professionnels du vin, c'est à dire œnologues et viticulteurs, afin de définir les différentes caractéristiques que représente un vin.
Jeune, le Sauternes est un vin nerveux aux arômes de fruits et de fleurs. Mais il perd très vite ces caractéristiques pour acquérir ses propres parfums, dus à sa vendange particulière. Outre l'augmentation de la richesse en sucre , la "pourriture noble" permet le développement de nombreuses substances aromatiques, très originales, qui donnent au vin sa saveur particulière, rappelant les raisins secs, les fruits très murs (abricots, pêches) ou les fleurs les plus délicates (acacias, chèvrefeuille). Une saveur que ne détruit pas le temps, bien au contraire. Les Sauternes vieillissent mieux que les vins rouges (certains millésimes pouvant devenir centenaires), et acquièrent au fil des ans le moelleux, la race et le corps qui font leur célébrité.
Vin unique par son originalité, le Sauternes est aussi un vin rare, la qualité excluant la quantité. Du fait de la surmaturation, le vignoble de Sauternes et Barsac a en effet un rendement maximum autorisé (25 hectolitres à l'hectare), pourtant déjà très bas (2 à 3 verres par pieds de vigne et par an), la moyenne annuelle usuelle étant de 15 à 20 hl à l'ha Une moyenne que contribue à faire tomber les soins attentifs apportés au vin entre sa sortie du pressoir et la "mise en bouteilles au château", 20 % de la récolte étant éliminée.
Le Sauternes doit être servi frais mais non frappé (entre 5 et 8 °). Le congélateur comme le seau à glace sont à proscrire, et il est préférable d'utiliser le bas du réfrigérateur. Pour bien vieillir, les bouteilles doivent être couchées dans une atmosphère fraîche, à température régulière (ne dépassant pas 10 °), de préférence humide, obscure et sans odeur. D'une manière générale, après son achat ou un transport, il faut attendre une dizaine de jours pour boire une bouteille de Sauternes.